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L'auteure

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En France...

 





Poésie, chanson, échanges épistolaires, théâtre, nouvelles, roman.....
L'expression écrite a-t-elle véritablement un sens ? Quelle est sa quête ?
Et la mienne, quelle est-elle, à suivre ainsi ce fil qui se déroule sur la lisière de mes rêves ?
Si je n'ai pas trouvé la réponse ni à la seconde ni à la troisième de ces interrogations, concernant la première, en expérimentant les genres cités, j'ai néanmoins repoussé mes limites, exploré ma liberté, reconnu mes barrières, plongé dans mes propres zones d'ombre, apprivoisé mes doutes, rencontré des visages, aimé des êtres uniques, anticipé sur des événements personnels, bousculé mes préjugés, consolé des chagrins, croisé des personnages pour certains retournés au néant, pour d'autres si fascinants qu'ils manquèrent de m'aveugler au point de déplorer de revenir à la substantielle réalité.

 

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25 août 2007 6 25 /08 /août /2007 22:33

RENTREE LITTERAIRE - Amour dans une petite ville - Anyi WANG - Editions Philippe PICQUIER - Roman - 152 p - Traduit du chinois par Yvonne André

Présentation de l'éditeur : "Dans une petite ville comme les autres en Chine, à l’époque de la Révolution culturelle, un garçon et une fille vivent une passion physique intense et bouleversante. Tous deux danseurs dans la même compagnie luttent avec violence contre l’irrésistible attirance qui les lie l’un à l’autre en défiant tous les interdits. Les corps qui dansent, qui se battent, qui s’aiment avec une fureur désespérée ou une joie radieuse, leurs odeurs, la sueur, la mélopée des porteurs d’eau près du fleuve où ils se rencontrent en secret, l’ardeur du soleil et le refuge de la nuit : dans une langue envoûtante, lancinante, ces pages racontent l’irruption du désir et des corps à une époque où ils étaient bannis. Les deux adolescents combattent en vain cette flamme qui jaillit du plus profond de leur être et qui incarne la force même de la vie.

Ce roman qui est le premier d’une trilogie (les deux autres romans sont en cours de traduction aux Editions Picquier) parue dans les années 1986-1987 en Chine, fit scandale par la franchise avec laquelle était abordée la sexualité. C’est un texte d’une grande violence, curieusement détaché aussi, sans autre morale que celle des corps, de la puissante palpitation de la vie, qui ne connaît ni barrière, ni loi ni tabou.

Du même auteur aux Editions Philippe Picquier : Le Chant des regrets éternels"

Mon appréciation : c'est le premier roman chinois que je découvre. Le moins que je puisse en dire, c'est que je le trouve percutant ! Avec précision, directement et sans contours, en permanence, l'auteure fait basculer le lecteur entre deux sentiments et sème des attitudes contradictoires. La haine n'est jamais loin de l'amour. Ce roman en donne la preuve. Dans un déchirant désir, sublimé, favorisé par la proximité liée à leur activité artistique (la danse), mais prohibé par l'Ordre Rouge,  de ville en ville (au fil de leurs représentations) et de saison en saison, la  lutte contre l'irrésistible attraction se transforme inéluctablement en violence jusqu'à friser la mort. Ce n'est pas sans arrière-pensée que l'occidental lecteur assistera donc à la désastreuse rupture d'un amour qu'il ne pourra s'empêcher d'estimer gâché.

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21 août 2007 2 21 /08 /août /2007 14:13

RENTREE LITTERAIRE 2007 - L'amour avant que j'oublie - Lyonel TROUILLOT - ACTES SUD - Roman - 160 pages

4ème de couverture: " Submergé par le désir soudain de s'adresser à une inconnue aperçue dans l'assistance d'un colloque auquel il participe, un écrivain affronte la difficulté de faire, à bientôt cinquante ans, ses premiers pas sur les territoires du discours amoureux... Faute d'un "savoir-dire", il se résout à faire par écrit à la jeune femme une déclaration en forme de récit : celui de l'expérience fondatrice qu'il vécut, à vingt ans, dans le commerce de trois "Aînés" : "l'Historien", "l'Etranger" et Raoul.
Tous les soirs, sous le grand arbre d'une cour de Port-au-Prince, entre café et rhum, ces trois réfugiés de la vie se métamorphosaient en conteurs des grands chemins pour réinventer le roman de leurs vies. Et lui, le -plus jeune, que, pour moquer son innocence, les Aînés appelaient "l'Ecrivain", observait, fasciné, la manière dont ces perdants magnifiques, amants menteurs et authentiques hommes blessés, s'arrangeaient, entre affabulation et mémoire, pour poursuivre leurs rêves ou en faire le deuil...
A travers ces personnages inoubliables qui firent concevoir à "l'Ecrivain" le soupçon que l'amour, s'il existe, n'a peut-être que faire du langage, Lyonel Trouillot se livre à une bouleversante méditation sur la nécessité de réconcilier le temps réel de nos vies avec les mots qui s'efforcent de dire les mille images où s'abritent nos déchirures et nos rêves secrets. Et c'est ainsi, en écrivain en pleine possession de son art, qu'il dévoile la nature intime et profonde du rapport singulier qu'il entretient avec la fiction"

Mon appréciation : qu'ils sont remarquables, tous ces personnages dont "L'Ecrivain" cinquantenaire rapporte ici l'histoire en guise de lettre d'amour au lieu d'avouer directement ses propres sentiments à la femme dont il tombe amoureux lors d'un colloque, reportant l'audace de l'aborder franchement !  S'il n'ose pas dévoiler l'émotion que cette femme convoque en lui, du moins apprendra-t-elle à travers cette longue lettre écrite comme un hommage, par quel chemin et grâce à qui l'homme de plume - aujourd'hui reconnu - est né. Les trois "Aînés" - ainsi qu'il surnomme L'Etranger, L'Historien et Raoul - m'ont parfois rappelé les 3 comparses présentés par Laurent GAUDE dans "La nuit Mozambique". Tellement émouvants dans leurs rencontres, leurs rares initiatives, leurs affabulations, tout comme dans leurs fuites !

En-dehors de l'histoire en elle-même, Lyonel TROUILLOT offre probablement dans ce livre sa vision de l'écriture : "Ecrire... c'est la proposition d'une présence différée..."

J'en profite pour vous remercier de votre présence à vous, différée puisque votre passage sur ce blog vient après mes publications, fidèle et apporteuse de ce bonheur motivant d'être suivie !

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17 août 2007 5 17 /08 /août /2007 20:58

RENTREE LITTERAIRE 2007 - Mon nom est Salma - Fadia FAQIR - Editions Liana LEVI - Roman - 350 p - Traduit de l'anglais par Michelle HERPE-VOSLINSKY

Présentation de l'éditrice : "Salma, la narratrice de cette histoire, est une immigrée de trente ans, essayant de mener une vie normale dans son pays d’adoption.
Quinze ans auparavant, elle a violé le code d’honneur de son village bédouin en tombant enceinte hors mariage. Pour restaurer l’honneur perdu, les hommes de la tribu l’ont condamnée à mort. Réfugiée en Angleterre, elle tente tant bien que mal de s’adapter, mais reste hantée par son pays, sa mère, la honte et la voix de sa petite fille qu’elle n’a tenue dans ses bras que quelques minutes. Tout au long de son parcours, elle croise des êtres aux destins semblables, brisés : Liz, son alcoolique logeuse anglaise, obsédée par le souvenir d’une vie meilleure à l’époque où l’Inde était une colonie ; Parvin, sa débrouillarde amie pakistanaise, qui l’aidera à s’intégrer et Gwen, la vieille dame délaissée par son fils unique.
Pour Salma, la principale difficulté est d’arriver à ne plus se sentir étrangère, déplacée et ignorante, et de réussir son intégration sans trahir sa propre culture.

L’auteur évite les écueils propres à ce thème, sans pathos ni grand discours. Un roman magnifique porté par sa vie et son expérience. Elle aussi a souffert de l’oppression dont sont victimes de nombreuses femmes arabes."

En savoir plus sur l'auteure :  http://www.lianalevi.fr/auteurs/faqir.html

Mon appréciation : un destin de femme bouleversant. Abandonnée par l'homme qu'elle aimait, Salma évoque avec une nostalgie exacerbée l'abandon de son bébé alors qu'elle-même s'est vue contrainte de laisser derrière elle sa mère  et de renoncer à leurs liens privilégiés afin de sauver ses jours de la main vengeresse de son  propre père et de son frère furieusement résolus à laver le déshonneur familial. L'image maternelle est omniprésente dans ce roman. Se battant au quotidien contre ses vieux démons (exprimés par le truchements de très nombreux retours sur le passé -  les descriptions signalons-le ici- sont envoûtantes !) afin de se reconstruire en Angleterre, elle connaît alors d'autres difficultés : intégration, rencontres amoureuses sans lendemains, alcoolisme de sa propriétaire, apprentissage de la langue, etc..  Au final, l'histoire  de Salma la Bédouine vous dévorera le coeur ! 

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14 août 2007 2 14 /08 /août /2007 14:06

RENTREE LITTERAIRE 2007 - La fille aux deux pères - Hannah POOL - Editions ZOE Ecrits d'Ailleurs - Autobiographie - Traduit de l'anglais par Catherine TYMEN - 294 p

4ème de couverture :

Orpheline, née en Erythrée et adoptée à six mois par un universitaire anglais, Hannah Pool a grandi en Angleterre. Sa mère est morte en la mettant au monde et son père peu après. A dix-neuf ans, elle apprend que ces informations sont fausses. Son père est vivant et elle a aussi des frères et sœurs. Il lui faudra presque dix ans pour décider d’aller en Erythrée retrouver cette famille.

Ce livre est le récit de son voyage et de cette rencontre, mais aussi le résultat de sa quête d’identité et de ses interrogations sur l’adoption. Elle nous y entraîne à la découverte d’un pays d’Afrique peu connu, l’Erythrée, qui a toujours dû lutter pour exister. Les contrastes entre la vie de sa famille érythréenne et son éducation occidentale bourgeoise donnent lieu à des scènes émouvantes où l’humour trouve également sa place.

Née en 1974 en Erythrée, Hannah Pool a grandi à Manchester. Elle vit à Londres et travaille comme journaliste au Guardian. Elle collabore également au magazine du Guardian Weekend. Ce récit autobiographique est son premier texte.

Mon appréciation : quête d'identité, de racines et d'appartenance, partage entre deux cultures, choc des différences, acceptation d'une nouvelle famille, difficultés psychologiques liées à l'adoption, peur du rejet lié à un premier abandon, etc. 

A travers ses lignes, l'auteure livre son histoire dans sa rencontre d'un père biologique et de toute une famille dont elle ne sait rien mais à laquelle pourtant elle appartient par le sang. Avec sincérité, elle expose ses difficultés, ses effrois intérieurs, ses réactions physiques, dans l'épreuve qu'elle doit néanmoins vivre pour répondre à ces lancinantes questions qui la harcèlent. C'est prenant et exprimé avec justesse.

La phrase qui m'a le plus interpellée et émue : "Je suis obsédée par ce que j'aurais été si j'avais eu une éducation "normale" - érythréenne ou anglaise. L'endroit a peu d'importance, à mon avis. C'est le fait d'être normale, de ne pas avoir été abandonnée qui aurait fait la plus grande différence. Et bien que personne, évidemment, ne puisse nier que dans la pratique et dans les faits, le résultat aurait été très différent, ce qui demeure identique, c'est le sentiment d'appartenance et l'impression que les familles sont permanentes. Cette confiance presque invisible qui vient de la certitude que, quoi qu'il arrive, tes parents seront toujours tes parents. Peu importe le nombre de fois où sa famille adoptive lui dit qu'elle l'aime, peu importe dans quelle mesure il la croit, un enfant adopté a toujours à l'esprit qu'un parent peut décider qu'il ne veut plus de lui, signer quelques papiers et s'en laver les mains. Et si un parent peut faire ça, alors qu'est-ce qui retient les autres - amis, amants, n'importe qui ? C'est gravé dans ton âme : l'amour est éphémère"...

Coïncidence, ce jour, sur le cable je suivais un reportage télévisé sur l'Ethiopie, quand une carte passée fugacement à l'image affichait "ERYTHREE", un pays dont je ne connaissais rien jusqu'à la lecture de ce livre. Toujours dit que les livres ouvraient les horizons. Une fois de plus, c'est démontré !

"A ceux qui n'en ont jamais entendu parler, je raconte que l'ERYTHREE s'étend le long de la Corne de l'Afrique, donne sur la mer Rouge et partage une frontière avec l'ETHIOPIE, le SOUDAN et DJIBOUTI. L'ERYTHREE fait approximativement la même superficie que le Royaume-Uni, mais n'a que 3.5 millions d'habitants... Du XVIe siècle, quand il faisait partie de l'Empire ottoman, jusqu'au XIXè siècle, qui engagea une lutte acharnée pour la possession du continent africain et vit l'ERYTHREE devenir une colonie italienne, ce petit pays a dû constamment lutter pour ses droits à l'existence. Tout le monde en veut un morceau... Le plus convoité est le port de MASSAWA, autrefois connu comme "la perle de la mer Rouge", et qui a successivement appartenu aux Portugais, aux Arabes, aux Egyptiens, aux Turcs, aux Anglais, aux Italiens, et bien sûr aux Ethiopiens... 80.000 personnes sont mortes dans la lutte d'indépendance de l'ERYTHREE contre l'ETHIOPIE et cette guerre qui a duré plus de 30 ans, avec des flambées de violence jusqu'en 2000, a l'honneur douteux d'être la plus longue d'Afrique..."

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11 août 2007 6 11 /08 /août /2007 14:36

RENTREE LITTERAIRE 2007

Un enfant volé -  Didier SERAFFIN - Editions Philippe REY - 1er roman - 134 p

4e de couverture : « J’essaie de regarder loin, la neige et la nuit inventent un jeu inconnu de moi. Le froid se plaque sur ma poitrine, je l’arrête, le détourne. À l’arrière, le petit ange est protégé. Je me retourne, je regarde ma trace parfaitement lisible. Je me dis que je suis le gibier idéal, alors je tourne en rond, je crie ma rage dans la nuit. J’efface le fleuve de ma fuite, je marche à reculons, fais des pas de côté, m’arrête, repars, sautille, tente de réduire cette évidence, cet aveu à un simple murmure, une sueur sous les étoiles. »
On ne sait qui il est ni d’où il vient. En ce soir d’hiver, dans une étable, il abat brutalement deux vaches, puis le fermier accouru, et enfin sa femme hurlante qui s’affale dans la neige. À l’intérieur de leur maison, il découvre un nouveau-né, qu’il emmaillote et emmène, sans la moindre hésitation.

Commence alors une longue errance pour l’homme et le « petit ange » attaché sur son dos : dans les villes désertes, les trains pris au hasard, les forêts, jusqu’à la rencontre avec les Renommieux, « montreurs d’animaux », qui les intègrent dans leurs tournées. Là, au sein de cette famille fruste, dans le soin quotidien des lions, des tigres et des panthères, dans le perpétuel renouvellement de la vie nomade, l’homme et l’enfant vont nouer une singulière relation. Jusqu’à l’effroyable tragédie qui clôt cette échappée sous haute tension.

Tout au long du récit, le lecteur s’attache malgré lui à ce fugitif, meurtrier et voleur d’enfant, capable aussi de sentiments lumineux, ainsi qu’aux autres personnages qui se débattent dans les méandres de la marginalité.  Car ce roman nous conduit dans un univers fait à la fois d’humanité et d’animalité, de sauvagerie et de raffinement, de violence et de douceur. La vie, en somme…

Après des études de droit, Didier SERAFFIN travaille dans un groupe de protection sociale. Il vit à ROUEN."

Mon appréciation : il dérange ce personnage dont on ne connaît les motivations l'ayant poussé à commettre un quadruple meurtre (2 animaliers, 2 humains) mais auquel on s'attache comme lui-même arrime sur son dos l'enfant qu'il a préservé de la mort, qu'il trimbale avec sa tendresse à lui. Mais qui donc est-il ? Quels liens existent entre eux ? Il éveille le nourrisson à la beauté, le protège, le nourrit, se préoccupe de son hygiène, le distrait. De l'homme, on ne saura que peu de choses, on ne pourra s'empêcher de penser qu'il a bon fond, mais on reste dans l'irrésolution ! Un premier roman écrit dans un style vif et direct.

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28 juillet 2007 6 28 /07 /juillet /2007 22:28

RENTREE LITTERAIRE 2007

La chapelle des apparences - Franck PAVLOFF - Albin Michel - Roman - 306 pages - parution 22/08/2007

Présentation : "Sisco, journaliste à GAP, rencontre à la Mostra de VENISE le cinéaste Xerkès. Il lui demande de collaborer à son prochain film dans lequel il veut convoquer toutes les folies et les détresses du monde. Le tournage a lieu dans une chapelle près d'EMBRUN, au DARFOUR, à GROZNY et à MELILLA, avec une troupe de saltimbanques. Xerkès veut approcher l'horreur et fait prendre des risques mortels à l'équipe".

Mon appréciation :  un écrivain passionné, un cinéaste fantasque, une troupe de saltimbanques aériens, polyvalents, solidaires et bourrés de talent, deux femmes de tempérament, une jument fidèle... tous au service d'une oeuvre commune : la mise en scène de deux personnages singuliers de l'histoire ("un brigand et une femme  pétrie de morale", ne s'étant jamais ni rencontrés ni connus),sans tenir compte des anachronismes, sans s'arrêter ni aux dates ni aux croyances. Qu'ils soient issus d'un autre siècle est peu de choses... "Parce qu'à quelques heures d'avion d'ici, on trouve la même violence, le même obscurantisme, que du temps de ces héros", le cinéaste fera "de Mandrin et ses coupeurs de route, de la fille de la marquise de la Charce, des figures d'aujourd'hui"."Contrairement à ce que tu penses", fait -remarquer Xerkès à Sisco "les peuples n'apprennent rien du passé, ils pataugent en rond dans la même gadoue, s'embarquent dans les mêmes galères, l'histoire des civilisations n'est pas linéaire"...

Derrière ces êtres, des fêlures profondes, des fuites évidentes, qu'ils tentent chacun néanmoins de masquer. Mais, à trop vouloir associer passé et présent, le danger et  la folie guettent...

Une écriture intelligente, habile, lumineuse, prenant appui tantôt sur des images superbes tantôt sur des épisodes tragiques. Un scénario digne du 7e art...

Un livre absolument remarquable qui fera parler de lui en cette rentrée 2007 !

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25 juillet 2007 3 25 /07 /juillet /2007 14:29

RENTREE LITTERAIRE - A l'abri de rien - Olivier ADAM - Editions de l'Olivier - Roman - 219 pages

Présentation de l'éditeur : "Marie se sent perdue. Son mari, ses enfants sont le dernier fil qui la relie à la vie. Ce fragile équilibre est  bouleversé le jour où elle rencontre les "Kosovars", ces réfugiés dont nul ne se soucie et qui errent, abandonnés, aux confins de la ville. Négligeant sa famille, Marie décide de leur porter secours. Et de tout leur donner : nourriture, vêtements, temps, argent, elle ne garde rien pour elle. Entraînée par une force irrésistible, elle s'expose à tous les dangers, y compris celui d'y laisser sa peau.

Avec ce roman, Olivier ADAM nous rappelle que la violence qui frappe les plus faibles est l'affaire de chacun. Et trace le portrait inoubliable d'une femme dépassée par la force de ses sentiments".

 

Mon appréciation : l'air de rien... comme on parlerait directement à un ami, Marie soulève des questionnements, dénonce la grande solitude des réfugiés, la violence qu'ils subissent (notamment de la part des autorités !), la haine, la méfiance, la faim et le froid, le manque de soins, d'hygiène... Ce n'est pas elle qu'elle met en avant même si ce sont ces états d'âme qu'elle décrit.

C'est tout le désarroi, l'impuissance, la passivité  face à la misère humaine, qui est pourtant l'affaire de tous, qu'Olivier ADAM vient ici accuser sans fioritures aucune.

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17 juillet 2007 2 17 /07 /juillet /2007 22:17

RENTREE LITTERAIRE 2007

La princesse et le pêcheur - Minh Tran Huy - Actes Sud - Roman - 187 p

Présentation de l’éditeur :
Jamais un conte n'est vraiment innocent, ni tout à fait dénué de cruauté. En la personne de Nam, jeune Vietnamien depuis peu réfugié en France, la narratrice croit reconnaître le prince charmant. Ils sympathisent, se revoient, se confient, s'inventent un territoire secret. Mais quelque chose éloigne les gestes de l'amour : le beau garçon la traite comme une petite soeur. A quelque temps de là, elle accompagne ses parents au Vietnam où ils retournent pour la première fois. Devant elle, née en France, élevée et protégée comme une fille unique, le rideau se déchire. Les secrets affleurent, les rencontres dévoilent les tragédies qu'ont connues les siens. Que Nam a laissées derrière lui, peut-être...
La Princesse et le Pêcheur dessine une vietnamité aussi réelle qu’impartageable, un pays immatériel que Minh Tran Huy imprègne d’une fausse candeur toute retenue, qui cache une mélancolie profonde. Elle y inscrit la présence de l’ami si difficile à retrouver, parce que l’Histoire est passée par là. Ou simplement le temps. Plus violent que les contes…
 
Née en 1979 à Clamart, Minh Tran Huy est rédactrice en chef adjointe au Magazine littéraire et chroniqueuse aux Mots de minuit, l’émission culturelle de Philippe Lefait (France 2).
La Princesse et le Pêcheur est son premier roman.
 
 
Mon appréciation : comme un parallèle à l’Histoire, un conte peut devenir prétexte à réflexion : celle de l’identité et des racines.
Intéressant à double titre ce premier roman, qui mérite d'être encouragé  :
-         d’une part pour le plaisir de la découverte de contes issus du patrimoine vietnamien et de descriptions de ce pays qu’on connaît encore trop peu
-         d’autre part, pour le témoignage d’une enfant de réfugiés, partagée entre sa vie « sans histoire » et un passé familial qui se recompose comme un puzzle, soulevant la pesante chape de silence posée sur des expériences douloureuses.
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5 juillet 2007 4 05 /07 /juillet /2007 16:01

 

RENTREE LITTERAIRE - Le canapé rouge - Michèle LESBRE - Sabine WESPIESER Editeur - Roman - 149 p - Parution Août 2007

Présentation de l’éditrice : « Parce qu’elle était sans nouvelles de Gyl, qu’elle avait naguère aimé, la narratrice est partie sur ses traces. Dans le transsibérien qui la conduit à Irkoutsk, Anne s’interroge sur cet homme qui, plutôt que de renoncer aux utopies auxquelles ils avaient cru, tente de construire sur les bords du Baïkal un nouveau monde idéal.
À la faveur des rencontres dans le train et sur les quais, des paysages qui défilent et aussi de ses lectures, elle laisse vagabonder ses pensées, qui la renvoient sans cesse à la vieille dame qu’elle a laissée à Paris. Clémence Barrot doit l’attendre sur son canapé rouge, au fond de l’appartement d’où elle ne sort plus guère. Elle brûle sans doute de connaître la suite des aventures d’Olympe de Gouges, auteur de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, de Marion du Faouët qui, à la tête de sa troupe de brigands, redistribuait aux miséreux le fruit de ses rapines, et surtout de Milena Jesenská qui avait traversé la Moldau à la nage pour ne pas laisser attendre son amant. Autour du destin de ces femmes libres, courageuses et rebelles, dont Anne lisait la vie à l’ancienne modiste, une belle complicité s’est tissée, faite de confidences et de souvenirs partagés. À mesure que se poursuit le voyage, les retrouvailles avec Gyl perdent de leur importance. Arrivée à son village, Anne ne cherchera même pas à le rencontrer…
Dans le miroir que lui tend de son canapé rouge Clémence, l’éternelle amoureuse, elle a trouvé ce qui l’a entraînée si loin : les raisons de continuer, malgré les amours perdues, les révolutions ratées et le temps qui a passé.
Le dixième livre de Michèle Lesbre est un roman lumineux sur le désir, un de ces textes dont les échos résonnent longtemps après que la lecture en est achevée. »
Mon appréciation personnelle : par son écriture habilement évocatrice, Michèle LESBRE installe peu à peu une véritable ambiance. Une douce léthargie s’empare du lecteur à la faveur de ce voyage – mêlant souvenirs et résonances, intériorité et prises de conscience, visages et sentiments nouveaux, rencontres passées, résurgence d’instants privilégiés, nostalgie et espérance… – à travers les mélancoliques paysages russes. Entre rêveries et réalité, dans le lent bercement d’un train sachant où il va, l’auteure développe une belle et touchante histoire se prolongeant et vous imprègnant longtemps encore après la fermeture du livre, à l’image de celles qu’affectionnait tant Clémence et qu’Anne prenait plaisir à lui raconter dans une affection chaque jour grandissante.
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