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L'auteure

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En France...

 





Poésie, chanson, échanges épistolaires, théâtre, nouvelles, roman.....
L'expression écrite a-t-elle véritablement un sens ? Quelle est sa quête ?
Et la mienne, quelle est-elle, à suivre ainsi ce fil qui se déroule sur la lisière de mes rêves ?
Si je n'ai pas trouvé la réponse ni à la seconde ni à la troisième de ces interrogations, concernant la première, en expérimentant les genres cités, j'ai néanmoins repoussé mes limites, exploré ma liberté, reconnu mes barrières, plongé dans mes propres zones d'ombre, apprivoisé mes doutes, rencontré des visages, aimé des êtres uniques, anticipé sur des événements personnels, bousculé mes préjugés, consolé des chagrins, croisé des personnages pour certains retournés au néant, pour d'autres si fascinants qu'ils manquèrent de m'aveugler au point de déplorer de revenir à la substantielle réalité.

 

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27 janvier 2008 7 27 /01 /janvier /2008 20:33
La route – Cormac McCarthy – Editions de l’Olivier – 245 p – Roman traduit de l’anglais (Etats-Unis) par François HIRSCH.
 
 

 
4e de couverture :
« L’apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres. On ne sait rien des causes de ce cataclysme. Un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d’objets hétéroclites et de vieilles couvertures. Ils sont sur leurs gardes car le danger peut surgir à tout moment. Ils affrontent la pluie, la neige, le froid. Et ce qui reste d’une humanité retournée à la barbarie. Cormac McCarthy raconte leur odyssée dans ce récit dépouillé à l’extrême.
 
Prix Pulitzer 2007, La Route s’est vendu à plus de deux millions d’exemplaires aux États-Unis. »
 
 
Mon appréciation : au milieu d’un monde détruit où tout n’est que noirceur, paysages brûlés vidés de beauté, quelques hommes épars ont survécu. Ils errent les uns les autres. Ils ont froid. Ils ont faim. Ils ont peur. Ils se méfient de l’inconnu qui pourrait être un barbare. Pour survivre certains mangent de la chair humaine, usent de violence ou de méthodes sordides.
Nous suivons un père et son fils. Un père aux poumons malades, crachant le sang, à force d’absorber fumées et cendres grises. Ils vont vers le sud. Sur leur route semée de difficultés, se cognant à la précarité de cette vie qui ne tient qu’à leur subsistance et à leur acharnement à vivre, ils s’entraident de leur mieux.
Mais cette errance a-t-elle encore un sens ? Ce monde qu'a-t-il encore à leur offrir ? A quoi se raccrocher ?
Des moments de découragement intenses font entrevoir une irrévocable finalité :
« Quand on sera tous partis, alors il n’y aura plus personne ici que la mort et ses jours à elle aussi seront comptés. Elle sera par ici sur la route sans avoir rien à faire et personne à qui le faire. Elle dira : « Où sont-ils tous partis ? Et c’est comme ça que ça se passera. »
Alors, ils trompent ces idées sombres en se racontant des histoires qui parlent d’eux :
« Tu pourrais me raconter une histoire sur toi.
   Les histoires sur moi, tu les connais déjà toutes. Tu étais là.
   Il y a des histoires au fond de toi dont je ne sais rien.
   Tu veux dire quelque chose comme des rêves ?
   Comme des rêves. Ou simplement des choses auxquelles tu penses ».
Mais ces rêves quels peuvent-ils encore être ? L’espoir est-il encore permis ? Où est l’urgence ?
« Aucune liste de choses à faire. Chaque jour en lui-même providentiel. Chaque heure. Il n’y a pas de plus tard. Plus tard, c’est maintenant. Toutes les choses de grâce et de beauté qui sont chères à notre cœur ont une origine commune dans la douleur. Prennent naissance dans le chagrin et les cendres »…
 
J’ai aimé ce qui se dégage de ces personnages et ce lien fort qui les unit. L'atmosphère noire de ce livre imprègne le lecteur, colle à son quotidien, venant lui rappeler sa chance d’évoluer dans ce monde où tout vit encore !
 
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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 15:55

Le temps d'une chute - Claire WOLNIEWICZ - Ed° Viviane HAMY - Roman - 263 p

Présentation de l'éditrice :

« La collection pour enfants de Madelaine va du nouveau-né au dix ans. Les clientes l'implorent :Et après ? nos enfants grandissent, il nous faut du douze ans, du quatorze ans.

L'idée ne lui est pas venue à l'esprit. Elle en cherche la raison, qui apparaît facilement. À douze ans, on est adulte, non ? Elle, du moins, a dû l'être. »

Madelaine a onze ans quand son père l'abandonne à l'orphelinat. Rebelle à toute autorité, solitaire au milieu des autres pensionnaires, la couture devient son refuge. Les soeurs la placent chez la Volladier, dans un atelier de confection de Limoges, où elle prend pleinement conscience de son talent et travaille sans relâche.

« Faut apprendre, Madelon, c'est ça qui sauve et rien d'autre », lui répète Léonarde, la cuisinière, sa confidente, sa conseillère, son amie.

À quatorze ans, elle crée ses premières robes, le regard ébloui par la fluidité des matières et l'explosion des couleurs, déjà experte dans l'art de la coupe, qui s'exprime, chez elle, comme un don. Elle trouve une meilleure place à Paris, où son oeil infaillible et son exigence inaltérable la font vite remarquer. Les clientes défilent, repèrent ses créations, les commandent : l'atelier déborde, bruit d'activité. Ses créations rencontrent un succès fou. Désormais, la maison portera son nom : Madelaine Delisle.

Toujours solitaire, Madelaine travaille, travaille, s'enivre de travail, hume l'air du temps, les désirs des femmes, leur besoin de vêtements confortables et pratiques, en même temps que leur envie de séduire. La mode s'emballe, le siècle défile avec ses inventions et ses destructions, comme la guerre qui lui « offre » Tadeusz, un rescapé des camps, Tadeusz amoureux fou de la vie. Lucie naîtra. Madelaine dessinera pour elle une quantité de modèles, mais elle restera incapable de la chérir. Les vieux démons sont là, ils ressurgissent sans qu'elle parvienne à savoir pourquoi : pourquoi ne peut-elle exprimer son amour, pourquoi ne peut-elle embrasser, toucher sa fille, lui parler ?

Madelaine s'isole, et chute.

Roman d'initiation, roman du don et de l'abandon, ou histoire d'une vie, Le Temps d'une chute est la fresque de la mode et du XXe siècle français.

Comme pour Ubiquité Claire Wolniewicz parvient à écrire un roman extrêmement contemporain tout en communiquant à ses personnages une dimension symbolique, qui leur permet de résister au temps."

L'auteure : "Claire WOLNIEWICZ est journaliste free-lance. Après un recueil de nouvelles (Sainte-Rita) sorti en 2003, Ubiquité, son 1er roman, a paru en septembre 2005 aux Editions Viviane HAMY. Il a obtenu le Prix des lycéens "Librecourt 2006". "

Mon appréciation : ce second roman est une réussite. Je l'ai apprécié davantage que le premier roman de Claire WOLNIEWICZ (oui, c'est mon nom de jeune fille, mais je n'ai pas le plaisir de connaître personnellement cette auteure).

L'écriture coule avec la même fluidité et la même rapidité qu'une rivière. Toute en couleurs, comme un feu d'artifice. Déclinant des nuances de vocabulaire à l'intérieur d'un blanc, d'un noir, d'un jaune, d'un rose, etc... 

La biographie de Madelaine, héroïne principale, est captivante. En la déroulant, c'est toute une époque que l'auteure dépeint. En 263 pages, comme d'un battement de cil, le lecteur balaye la mode, son évolution qui n'est autre que celle d'une société, sur une période de 78 ans. Un beau travail de documentation ! 

Et dire... que nous avons assisté et participé à ces mouvements, parfois sans même nous en rendre compte ! En refermant le livre, je n'ai pu m'empêcher de songer à l'évolution accélérée ces dernières années de la condition féminine, dont la mode, que l'on voit souvent comme une frivolité, est le reflet !

Mais ce qui touche dans ce livre, ce sont les fêlures qui ont conduit Madelaine à devenir qui elle est. Ce sont ses douleurs dépassées, les séparations non recherchées, l'arrivée d'autres personnages déterminant, influençant, ou engendrant des orientations dans sa vie, ses dénis et démons qu'immanquablement elle devra affronter. La vulnérabilité humaine. Tout ce qui fait une vie. Une vie dont nous devenons le témoin, le temps d'une chute...

Pour retrouver l'article concernant le roman Ubiquité: http://adminv1.over-blog.com/admin-article.php?a=2&recherche=ubiquité&page=&filtre=&tri=0&Id=2359985&From=1)

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3 janvier 2008 4 03 /01 /janvier /2008 11:39

Plusieurs livres en cours actuellement, dans des registres très différents :

- Chagrin d'école de Daniel PENNAC chez GALLIMARD : j'en suis à la page 49. Je me suis esclaffée page 18-19, dans le passage où l'auteur démontre que son chien avait plus d'intelligence que le cancre qu'il était lui-même :

"Un après-midi de l'année du bac (une des années du bac), mon père me donnant un cours de trigonométrie dans la pièce qui nous servait de bibliothèque, notre chien se coucha en douce sur le lit, derrière nous. Repéré, il fut sèchement viré :

           - Dehors, le chien, dans ton fauteuil !

Cinq minutes plus tard, le chien était de nouveau sur le lit. Il avait juste pris le soin d'aller chercher la vieille couverture qui protégeait son fauteuil et de se coucher sur elle. Admiration générale, bien sûr, et justifiée : qu'un animal pût associer une interdiction à l'idée abstraite de propreté et en tirer la conclusion qu'il fallait faire son lit pour jouir de la compagnie des maîtres, chapeau, évidemment, un authentique raisonnement ! Ce fut un sujet de conversation familiale qui traversa les âges. Personnellement, j'en tirai l'enseignement que même le chien de la maison pigeait plus vite que moi. Je crois bien lui avoir murmuré à l'oreille :

      - Demain, c'est toi qui vas au bahut, lèche-cul."

Les triomphes de la psychanalyse de Pierre DACO chez MARABOUT : déroulement d'une analyse, extraits de séances, découverte du moi, grands symboles. Du traitement psychologique à l'équilibre de la personnalité.

"Par des nombreux exemples et extraits de séances qui émaillent cet ouvrage, nous voyons comment la psychanalyse est utilisée pour explorer la vie de l'inconscient, mettre en valeur et unifier les innombrables facettes d'un individu. Un ouvrage fondamental et accessible à tous".

Les explications théoriques sont parfaitement éclairantes. Les exemples, choisis avec soin, sont intéressants. Pour qui souhaite savoir en quoi consiste une psychanalyse, cet ouvrage est à recommander.

Tels des astres éteints de Léonora MIANO chez PLON:

"Dans l'intra muros d'une grande ville d’Europe, vivent Amok, Shrapnel et Amandla. Alors qu’Amok et Shrapnel sont nés en Afrique, Amandla a grandi dans un territoire d’outre-mer. Trois parcours différents, une même couleur de peau, parfois embarrassante, lorsque l’Afrique, la Terre Mère, a des allures de continent déchu. Une couleur qui emprisonne et influence leur rapport au monde. Tandis qu’Amandla, l’icône rasta, s’enflamme pour une histoire glorieuse où le peuple noir descend des pharaons d’Egypte, Amok, l’écorché vif, étouffe sous cette couleur si lourde de sens. Quant à Shrapnel, le prince des villes qui rêve d’un peuple noir uni de l’Afrique aux Amériques, il a du mal à savoir où il en est depuis qu’il est tombé amoureux d’une blonde aux yeux bleus…
Entre révolte, fierté et mal de vivre, est-il possible de surmonter une identité si envahissante pour se révéler à soi-même ?"

Dans les propos qu'elle prête à ses personnages, Léonora MIANO dénonce  l'impérialisme de l'hémisphère nord sur le Continent africain, son système de développement horizontal et son incapacité à gérer ses propres miséreux, relève l'urgence pour le Continent de renouer avec ses origines, évoque la place de la femme chez les "Kémites", parle de la difficulté d'être Noir, et invite chacun à repenser une nouvelle forme d'humanité : "Vivre, c'était s'élever. Pas foncer, enfoncer, défoncer, casser la baraque. Vivre, c'était grandir en souhaitant que les autres en fassent autant. Ce n'était pas leur grimper sur le dos, chargé d'un arsenal multiforme, afin de les réduire à la mendicité... Vivre parmi les autres requérait infiniment plus de foi que toutes les religions. Il fallait se fier à l'humain."

 

 

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