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L'auteure

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En France...

 





Poésie, chanson, échanges épistolaires, théâtre, nouvelles, roman.....
L'expression écrite a-t-elle véritablement un sens ? Quelle est sa quête ?
Et la mienne, quelle est-elle, à suivre ainsi ce fil qui se déroule sur la lisière de mes rêves ?
Si je n'ai pas trouvé la réponse ni à la seconde ni à la troisième de ces interrogations, concernant la première, en expérimentant les genres cités, j'ai néanmoins repoussé mes limites, exploré ma liberté, reconnu mes barrières, plongé dans mes propres zones d'ombre, apprivoisé mes doutes, rencontré des visages, aimé des êtres uniques, anticipé sur des événements personnels, bousculé mes préjugés, consolé des chagrins, croisé des personnages pour certains retournés au néant, pour d'autres si fascinants qu'ils manquèrent de m'aveugler au point de déplorer de revenir à la substantielle réalité.

 

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27 octobre 2006 5 27 /10 /octobre /2006 17:27

  

 Source dessin : http://lierre2lierre.sport24.com/8.php

Quelqu'un qu'on ignore,

Et c'est comme une porte qui claque.

 

Quelqu'un qu'on oublie,

Et c'est comme des yeux qui supplient.

 

Quelqu'un qui perd espoir,

Et c'est comme un violon qui se tait.

 

Quelqu'un qui part,

Et c'est comme un arbre qui tombe.

 

Quelqu'un dans le chagrin,

Et c'est comme une minute de silence.

 

Quelqu'un qui ne rêve plus,

Et c'est comme une terre qui se craquèle.

 

Quelqu'un mal jugé,

Et c'est comme une lettre qu'on brûle.

 

Quelqu'un qu'on déçoit,

Et c'est comme une main qui oublie de caresser.

 

Quelqu'un qu'on offense,

Et c'est comme une blessure qui perdure.

 

Deux êtres en discorde,

Et c'est comme les murs d'une prison.

 

 

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24 octobre 2006 2 24 /10 /octobre /2006 10:41

 

(dessin paru sur le blog suivant : http://www.20six.fr/lalee)

 

Ils m’avaient dit : « Tu te débrouilles ».

Oui mais voilà, l’ennui, c’est que j’ai pas de couilles !  

Alors, tu vois, dans ma tête ça grouille

Et ça finit en véritable embrouille.

Je suis là, je me balade comme une nouille.

Je cherche, je tourne, je retourne et je farfouille.

Et tout au fond de moi, je touille.

J’en ai le ventre qui gargouille !

Ils m’avaient dit : « Tu te débrouilles ».

Oui mais voilà, regarde, je ressemble à une andouille.

Alors, tu sais, parfois, dans mon cœur, je rouille.

Quand quelqu’un s’approche de moi,  j’aboie, et bing on se brouille.

Je regrette, je m’en veux de ce que je zigouille.

Je m’isole, je me ronge, je reviens et je bidouille.

Sur tous mes cahiers, je gribouille.          

J’ai de quoi remplir un champ de citrouilles.

Et merde, voilà que mes yeux se mouillent.

Comment font-ils pour pas avoir la trouille ?

Je voudrais être un beau dessert plutôt qu’une ratatouille.

Je voudrais être splendide au lieu de crier « ouille !"

Oui mais voilà, pour la lumière, c’est laquelle... la bonne douille ?

(texte écrit par Marianne en janvier 2005)

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18 octobre 2006 3 18 /10 /octobre /2006 21:41

Cafardeuse en ce moment...

En écrivant un passage délicat de mon roman, j'écoute la mélancolie et les envolées du piano subtil de Pierre GUERIN (http://www.pierreguerin.ca/home/index_f.html). "Mauve" et "Le Pierrot" collent à mon état d'esprit de ce soir, tout en me ramenant à la profondeur de sentiments de mes personnages.

Parfois, la musique parle aux maux. Parfois, la musique dit mieux que les mots.

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16 octobre 2006 1 16 /10 /octobre /2006 10:02

Vous vous demandez ce que c'est ? Moi aussi, figurez-vous ! Ce médaillon était resté dans la vieille 2 CV que mon amour a racheté à un collègue il y a quelques mois. Je présume qu'il s'agit de Moïse et de la Table des Lois. J'y repense parce que je viens de faire une autre découverte...

Ce matin, au bord du canal serpentant et tout embrumé où je marchais comme à l'accoutumée avec mon chien, au milieu des herbes folles, entremêlées et dégoûlinantes d'eau , j'ai aperçu un livre grand ouvert. Evidemment, ma curiosité immédiatement a été éveillée. Je me suis approchée et me suis penchée. Et voici ce que j'ai découvert :

Une Bible !  Avouez qu'il y a de quoi être consternée ! Et je vous assure que je n'invente rien. Ceci m'est bien arrivé.

Comme mon chien ne sait pas lire et se fichait complètement de ma découverte, mue par une sorte d'impulsion, j'ai décidé rapidement de la ramasser. On verra bien après. Me voici à poursuivre mon chien avec cette Bible à la main. Je me marre toute seule. J'ai l'air d'un prophète brandissant son outil derrière une brebis à convertir. Pourvu que je ne croise pas mes voisins ce matin !  Je tiens ça entre deux doigts pour éviter de l'abîmer davantage. Cette bible est si gorgée d'eau qu'on n'en fera probablement plus grand chose.

Je l'ai déposée sur un tapis en arrivant chez moi. Maintenant, elle sèche devant un radiateur.

La jacquette cartonnée  est entièrement noire et ne comporte aucune inscription. Il manque le début. On arrive de suite à la page 95 (Exode). A l'arrière, un "index des notes", un "index alphabétique et références bibliques", des "cartes géographiques". Je n'ose pas trop manipuler pour le moment, les pages se déchirent comme du papier mâché en fabrication (vous avez déjà visité un moulin à papier ? C'est intéressant à voir !), il y reste des brins d'herbes collés. Pas moyen de tourner les pages pour l'instant pour découvrir l'éditeur, ou un nom quelconque

A présent, mon imagination tourne à plein régime !  Les questions fusent...

D'où sort-elle cette Bible ? Qui a bien (ou mal...) pu jeter cette bible ? Un curé ou un pasteur, un rabbin ? Difficle de croire qu'un homme d'église balance par-dessus un bateau ou à pied en cours de balade dominicale, un objet de son sacerdoce. Un étudiant en théologie dépité par le monde ou en déprime ?Un groupe de jeunes (je sais que certains se donnent rendez-vous ici où, éloignés des habitations, ils ne causent pas de nuisances sonores)  qui s'amusait un soir ? J'ai aperçu un sac plastique pendouillant à un piquets, des bouteilles de Coca vides, des emballages de produits alimentaires éparpillés un peu partout quelques mètres avant ma découverte. Un groupe de gothiques ? Des satanistes ? J'y pense parce que j'ai regardé récememment un reportage sur ces mouvements...

Tout de même on ne perd pas un si gros pavé ! Cela se remarque quand on est délesté subitement d'un tel poids. L'ouvrage fait tout de même 1488 pages, sans les cartes géographiques indécollables en l'état actuel du livre.

Pourquoi a-t-on malmené un objet représentatif de la foi, de Dieu, des croyances ? Manque de respect, vengeance ou espèce de rite ? Mais, alors pourquoi abandonné au lieu de brûlé, déchiré, lasséré ou que sais-je ?

Moi, ce qui m'interpelle, ce sont les pages cornées... Il manque encore des pages ici tiens : de la 1018e à la 1054e... C'est corné à la page 1055 (chapitre 3-4 de Mathieu). Je déchiffre la tête de chapitre inscrite en italiques : "Baptême de Jésus-Christ" (Jésus vint vers Jean pour être baptisé par lui, le ciel s'ouvrant pour annoncer "Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai mis toute mon affection"). Je songe alors que peut-être cette Bible a été abandonnée par quelqu'un en désamour ou en souffrance affective.

Juste après, je lis : "Tentation de Jésus-Christ" ("Alors Jésus fut emmené par l'Esprit dans le désert pour être tenté par le diable"). Le jeûne de 40 jours. Le tentateur qui raille Jésus en lui suggéant de transformer des pierres en pain. Ces lignes qu'on interprète comme l'épreuve de l'humiliation, de la tentation pour la facilité, etc.

L'ouvrage était ouvert quand je l'ai trouvé.

A gauche, l'Ecclésiaste : "Crains Dieu et observe ses commandements. C'est là ce que doit faire tout homme. Car Dieu amènera toute oeuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché, soit bien, soit mal"...

Nous voilà prévenus. Tout ce qui est caché sera dévoilé un jour... Ceci fait réfléchir, non ? Grouillez-vous d'avouer tout ce que vous dissimulez, de toute manière si vous ne le faites pas, un jour tout sera révélé. On saura la Vérité, toute la vérité...

A droite, l'explication du Cantique des Cantiques, m'a plus spécialement attirée. Mon incorrigible côté romanesque ou romantique...

Je déchiffre.  

Auteur : Salomon. Thème : l'amour. Date de rédaction Xè siècle avant Jésus-Christ.

Avec intérêt, je poursuis sur  l'explication qui vient après et que je vous retranscris ici car ce n'est peut-être pas déchiffrable sur la photo :

"Il n'est aucun livre de l'Ecriture où le seul raisonnement humain se heurte autant à l'incompréhensible et au mystérieux ; cependant, une multitude d'hommes et de femmes spirituels y on trouvé au cours des âges une source pure de perfection et de délices. Certaines mentalités ascétiques, auxquelles les relations conjugales apparaissent comme une souillure, n'ont pas saisi que l'amour du divin Epoux puisse être symbolisé par cette idylle entre Salomon et la jeune Sulamithe. Ce livre dépeint le véritable et pur amour de deux fiancés ; il démontre le niveau élevé de l'amour par opposition aux fausses restrictions de l'ascétisme et aux excès de la luxure. Le Cantique des cantiques est susceptible d'une triple interprétation :

1° une vivante description de l'amour de Salomon pour la jeune Sulamithe ;

2° une révélation imagée de l'amour de Dieu pour le peuple de Son alliance, Israël, dont il se proclame l'Epoux (...)

3° une allégorie illustrant l'amour de Christ pour l'Eglise, son Epouse céleste (...), le peuple de Dieu sous la nouvelle alliance.

Le nom "Cantique des Cantiques" se justifie par le fait que ce livre contient un certain nombre de poèmes lyriques. Ces chants n'évoquent pas une histoire suivie, mais le regroupement de détails tirés des divers dialogues et incidents du livre permet d'en découvrir la trame.

Dans cet écrit relativement court, apparaissent une quinzaine de références d'ordre géographique et un grand nombre de charmantes expressions dépeignant la grâce féminine et la beauté de la nature.

Il est pas facile d'établir un plan de ces huit chapitres, qui comprennent un titre et treize cantiques".

 

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13 octobre 2006 5 13 /10 /octobre /2006 14:43

La joueuse d'échecs - Bertina HENRICHS - Liliane LEVI / Piccolo - Août 2006 - 212 pages

Dans un style fluide et qui vous emporte, Bertina HENRICHS dans son premier roman, avec finesse, sensibilité et humour, fait le portrait d'Eleni, une femme de chambre dévouée à son travail et à sa famille, rêvant de PARIS ("Une zone un peu douloureuse dans la poitrine, engendrée par un rendez-vous qu'on aurait eu jadis et auquel on ne se serait pas rendu, jugeant l'idée trop hasardeuse." comme on rêve d'une vie meilleure. Chambre 17 de l'hôtel où elle travaille, logent un Français et une Française raffinée au parfum subtil et visiblement joueuse d'échecs. D'abord bel objet aux yeux de la femme de chambre, l'échiquier trônant dans cette pièce retient sa curiosité. Pour l'anniversaire de son mari, Panis, Eleni décide alors de lui offrir un jeu d'échecs. Dans l'île Naxos où ils vivent c'est le tric-trac qui est roi. Aucune femme ne joue aux échecs et parvenir à dénicher ce cadeau sans que son mari ne l'apprenne par les commérages constitue déjà une gageure. L'homme, garagiste taciturne (personnage à la Pagnol),  ne manifeste qu'un intérêt poli à la réception de ce cadeau. Abandonné et oublié par lui, l'échiquier va peu à peu entrer dans la vie d'Eleni qui se découvre une passion dévorante pour ce jeu, allant jusqu'à renouer contact avec un vieux professeur de son enfance, à la forte personnalité, pour trouver en lui son premier maître dans l'apprentissage des combinaisons multiples et complexes d'un jeu réclamant concentration et persévérance, qui deviendra le tremplin de son émancipation personnelle. La foi du maître en son élève et la ténacité d'Eleni la conduiront bien plus loin qu'elle ne l'aurait imaginé...

Pour en savoir plus : interview de l'auteure (née à Francfort mais vivant en France depuis plus de 20 ans, scénariste de documentaires et de fictions) ici : http://www.sitartmag.com/bertinahenrichs.htm

 

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11 octobre 2006 3 11 /10 /octobre /2006 10:38

Le Magicien ou l'ultime voyage initiatique - Serge REZVANI -  ACTES SUD - Août 2006 - 250 pages

Note de l'éditeur : "Dans une forteresse tibétaine aux douves inquiétantes, lors d'un congrès mondial de magie, un sceptique est initié par des magiciens et des parascientifiques aux pouvoirs de la vraie connaissance, au voyage du corps astral et à la réalité de l'anti-monde.
Le nouveau roman de REZVANI explore les arcanes du merveilleux, du fantastique et du virtuel, pour s'interroger sur l'au-delà et le besoin de croire, reflet de notre désarroi face à l'impensable énigme de l'existence humaine".

Pour vous laisser porter par ce livre, dès le premier chapitre quittez votre scepticisme, acceptez de vous laisser convaincre en même temps que le héros et relevez en passant ces phrases qui vous interpellent telles que :

"Tout ce qui existe n'est qu'une manipulation de notre esprit" / "Il n'y a pas de loi mais seulement des limites plus ou moins factices à la force d'imagination de nos esprits" / "... les folies de la pensées sont les formes les plus passionnantes de la réalité... ou de la création" / "notre capacité de penser est créatrice... hors de notre capacité de penser il n'y a rien" / "La Vérité sort du "sans y penser" des créateurs..." / "Il est vrai qu'à partir d'un certain niveau, il suffit de presque rien pour dépasser le réel et entrer dans l'envers des apparences"... Etc.

Laissez-vous séduire ausi par sa théorie sur l'imaginaire qui "travaille sans répit pour donner une place acceptable aux événements qui surviennent à tout moment dans notre vie", ayant pour but de nous préserver de l'horreur du réel.

Pour ceux qui souhaiteront en savoir plus sur l'auteur du livre, voici un lien intéressant : http://perso.orange.fr/les.moments.litteraires/Le%2015/n15.htm

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9 octobre 2006 1 09 /10 /octobre /2006 14:43

 

Douce matinée automnale. Il est temps de préparer le jardin à s'endormir. Mes beaux rosiers si abondamment chargés au printemps vont entrer en léthargie. C'est le moment de les tailler. Chaque fois que je retrace ce geste, une moisson de souvenirs remonte à ma mémoire.

Je revois les arceaux jonchés de roses rouges et rosées (si odorantes) du jardin de mon grand-père. Quand je passais dessous, je me prenais pour une princesse entrant dans un royaume magique. Et lui, si grand, se baissait vers moi pour m'embrasser, vêtu de sa salopette de travail bleue.  

Il était plein d'humour. Il avait surnommé ma soeur "Nana", à cause de ses lunettes en écaille qui rappelaient celles de Nana Mouskouri. Elle se renfrognait de ses petites taquineries mais lui se plaisait à recommencer car il fallait considérer cela comme un compliment. Nana était sa chanteuse préférée !

Quand je pénétrais dans le jardin de mon grand-père, j'avais l'impression d'entrer dans un monde végétal convivial mais surtout très ordonné. En même temps, comme son propriétaire, il en imposait ! Il avait une âme. Tout était si aligné, travaillé avec soin et précision, bien rangé, bien agencé, les outils bien nettoyés. Les parterres étaient longés de cordeaux noués à des piquets de bois plantés en terre, et quelques planches séparaient les plate-bandes. Ah les plate-bandes... Défense de s'y aventurer ! Interdit de ... marcher sur les plate-bandes !

Une des premières choses que j'aimais faire, c'était courir vers la pompe à eau. A coups de levier énergiquement je l'actionnais de mes minuscules biceps et avec tout mon corps, et l'eau surgissait généreusement, claire et très froide. Je remplissais le bassin dessous, d'où mon grand-père puisait l'eau en y plongeant son arrosoir tout entier pour le ressortir, plein à ras-bord, avec un geste qui me paraissait sans effort ( il m'est si difficile à moi aujourd'hui d'en soulever en quantité à peine la moitié !).

A l'entrée du jardin, les poissons rouges que j'allais taquiner. Au fond, le filet de rivière où parfois il attrapait une truite.

On se retrouvait ensuite, lui, mes parents et mes frère et soeurs, dans son cabanon qu'il avait entièrement peint et où, toujours, il avait quelque chose à nous offrir de bien frais à boire, tiré du trou de terre battue creusé dans un coin du cabanon qui lui servait de cave. Puis nous nous asseyons sur les bancs de bois peint. Evidemment, le coup favori était de se lever sans prévenir, ce qui faisait basculer le dernier qui y restait assis. On s'amusait de peu !

Il m'impressionnait avec son air taciturne et son corps imposant, ses sourcils fournis, son ventre rond, sa stature de cheminot retraité, son crâne un peu chauve et sa voix forte.

Son jardin, il y passait des heures. Sa journée en fait. L'abandonnant juste pour aller prendre un apéro avec ses copains au bistrot voisin de l'appartement puis pour déjeuner avec ma grand-mère. Il arrivait, assis sur sa mobylette jonchée de cageots de salades, de dahlias, de marguerites, de jeunes carottes, de petits pois, de fleur de lys orangées, etc. qui tenaient à l'aide de tendeurs croisés sur son porte-bagages.

D'où il est à présent, il doit bien rire de ma manière de tailler mes rosiers, lui qui chérissait les siens comme des joyaux.

Mais, il me plaît de me rappeler de lui en ce jour où la lumière d'automne réchauffe encore légèrment la terre avant de la laisser à la brume, au vent frais, aux feuilles mortes ramassées à la pelle..., et aux rigueurs hivernales.

A l'année prochaine "Pépé".

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3 octobre 2006 2 03 /10 /octobre /2006 11:05

Je vous parlais d'inspiration vendredi. Voici le texte qui m'était venu l'autre matin mêlant trois images d'un rêve auxquelles le conscient et le laisser-venir ont donné libre cours.

Illustration extraite de http://christianguignard.free.fr/revuedepresse.htm  (graveur & peintre sur verre)

LA VISITEUSE

Elle a bien dû sonner trois fois à la porte
Et moi de ma voix forte
À l’autre bout de la maison qui râlais « on arrive »
Enfoui dans mes archives.
 
Je me suis présenté disant que j’habitais ici momentanément
Et puis je l’ai conduite vers ma grand-mère
Elle la croyait au lit, comme sa mère.
Je lui ai dit que non et qu’elle allait la rejoindre dans un moment.
 
Elle avait quelque chose de spécial en elle
Peut-être son regard un peu éperdu
Ou une façon de s’habiller bien à elle.
Il y a eu un long silence suspendu.
 
Mon aïeule l’a prise dans ses bras
Réjouie de la recevoir.
Je les ai laissées toutes les deux là
Mais j’espérais qu’à sa sortie je pourrais la revoir.
 
Je n’ai pas su ce qu’elles s’étaient raconté,
La discrétion m’interdit d’aller le demander.
Mais cette fille m’a intrigué.
Quand elle a pris congé, je l’ai manquée.
 
« Qui est cette femme ? » demandé-je
À ma grand-mère qui voyait clair dans mon jeu.
« C’est la fille d’une grande amie 
Qui est très malade aujourd’hui ».
 
Un instant j’ai eu un doute et j’ai plissé mon front.
« Pas elle, sa mère, mon garçon »
A précisé ma grand-mère en souriant.
« Elle reviendra nous voir dans un mois mon grand ».
 
Je déteste qu’elle me voie encore comme un enfant,
Mais cette nouvelle m’a mis le cœur en joie.
Je comptais les jours en vivotant
Et l’imaginais sous un jour différent à chaque fois.
 
À date convenue, elle n’a sonné qu’un seul coup,
Une longue écharpe tricotée à son cou.
« ça c’est l’œuvre de ma grand-mère » ai-je raillé.
Elle a dit oui et qu’elle aimait beaucoup la porter.
 
Contrairement à d’habitude ma grand-mère prenait son temps
Pour nous rejoindre et j’ai pu discuter longuement
Avec son invitée qui m’impressionnait toujours davantage.
Elle avait une personnalité et j’étais comme sur un nuage.
 
Depuis, j’attends chaque mois cette visiteuse
Comme un rayon de soleil derrière une journée orageuse.
Nous sommes devenus grands amis au fil du temps.
Surtout que mon aïeule prend toujours plus son temps…
 
J’ai cru comprendre qu’elle ne verrait pas d’inconvénient
À prendre un jour un amant
Mais elle préférerait un grand mariage.
J’ai alors songé aux possibilités qu’elle envisage.
 
Hier, sa maman est décédée.
Ma grand-mère est très perturbée.
Moi j’ai peur que la visiteuse ne revienne plus
Alors je me sens tout vide et perdu.
 
« Tu devrais l’épouser » a balbutié ma grand-mère
« C’était justement ce que je voulais faire »
Où d’autres donnent leurs condoléances,
J’ai fait ma demande sans bienséances…
 
Je n’ai jamais su si ses larmes étaient de joie
Ou seulement de chagrin, ma foi.
Elle m’a adressé un petit sourire et de la tête un oui.
 

Écrit le 29/09/2006

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29 septembre 2006 5 29 /09 /septembre /2006 19:19

Souvent je suis interrogée sur mes mécanismes d'écriture. On me demande comment les idées me viennent, si mes personnages sont existants, où je puise mes idées, si c'est du vécu ou si j'attrape des histoires que j'entends, etc.

Eh bien, au départ, il n'y a rien... Rien pas même une trame. Il y a seulement une impulsion ! Quelque chose qui me déclenche. Cette impulsion peut surgir de n'importe où. Elle ne prévient jamais ! Ce peut être une conversation, un reportage, un sentiment, une pensée personnelle, une lecture, une phrase entendue en passant, un lieu particulier, un paysage, un article de magazine, etc.. Le plus habituellement, l'inspiration part de la sonorité d'un mot. Un seul mot et la machine créatrice est lancée. Parfois, elle se grippe après quelques lignes. Dans ce cas, je laisse tomber. J'y reviens plus tard ou plus du tout (des dizaines de textes dans mon ordinateur n'ont qu'un titre !).

L'impulsion, c'est l'émotion. Quelque chose qui vous passe au travers.

Ce matin, par exemple, 60 vers sont nés via 3 images d'un rêve que j'ai fait cette nuit. Trois images, d'où sont arrivés 4 personnages qui n'existent pas mais qui, sans gêne et respect pour ma sacro-sainte tasse de thé, se sont invités à mon petit déjeuner. Je vous livrerai le texte dans les prochains jours, le temps de le mettre au propre (il est encore manuscrit au critérium, raturé, gommé).

Voilà donc comment naissent mes textes. La plupart du temps à partir d'un seul mot. Ensuite, les mots appellent les mots. Chacun possédant son propre pouvoir de suggestion. Je n'avais rien à dire avant. Ce sont eux qui s'imposent peu à peu. Et c'est tout pareil pour les personnages qui surgissent du néant pour prendre corps, caractère, réactions, au fil des lignes. Je m'amuse beaucoup, quand je ne m'exclame pas toute seule devant ma feuille ou mon écran, mais il m'arrive aussi de me torturer parce que j'entre dans leurs émotions, je m'identifie à eux...

Toutefois, j'ai pu constater qu'il me fallait être dans mon contexte personnel pour écrire. Chez moi, au calme (impossible d'écrire avec un téléviseur ou une radio ou des cris au-dehors qui viendraient interférer). Plus aisément le soir entre 21 h et 23 h, ou le matin juste après le réveil quand je suis encore sous l'emprise des rêves de la nuit ou de l'ambiance qui s'en dégageait.

Pour les chansons. C'est un processus différent. C'est la mélodie qui me suggère des images que je restitue en respectant les contraintes de métriques et de rimes. Certains paroliers ne s'encombrent plus des rimes, ce qui leur offre une plus grande liberté d'expression. Les compositeurs aiment recevoir eux-mêmes l'impulsion, à partir de mots, puis composent sur un texte. Donc en musique aussi, les mots donnent des impulsions.

La magie d'un texte est son pouvoir de captiver un auditoire ou un lecteur. Et quel bonheur pour moi quand quelqu'un me confie qu'il a été captivé, quand je sais que tout ceci est né de rien ! Ce rien qui tout à coup à pu faire naître une émotion ailleurs qu'en moi. Quand ça vous touche, je sais alors que j'ai accompli le meilleur !

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28 septembre 2006 4 28 /09 /septembre /2006 21:03

(Kiss de Brancusi)

Je suis antitout

Je suis brûle-tout

Je suis brise-tout

Et risque-tout

 

 

J’ai du bagout

Je suis touche-à-tout

Je suis sans le sou

Voire grippe-sou

 

 

Je suis parfois saoul

Voire soupe au lait

Je suis casse-cou

Et casse-pieds

 

 

Je suis jaloux

Des loups qui tournent autour de vous

Je suis archi fou

Fou d’amour pour vous !

 

28 septembre 2006

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