Une femme d'argile - Sybille de Bollardière - L'éditeur - Roman
Résumé :
Le Mu-Ghindo parlait aux rêves d’enfance de Julia. Il évoquait des terres lointaines. Élevée sur les bords de la Loire, entre sa grand-mère et son amant Lucien, l’enfant se forge à un futur destin près de ces deux figures, bercée par les printemps du fleuve et les histoires que lui raconte Lucien.
Au décès de son aïeule, l’aventure se met en branle. Julia rencontre Pierre. Il travaille en Afrique, ce pays qui la hante depuis si longtemps… Elle tombe rapidement amoureuse de lui, l’épouse et le suit au Congo avec l’excitation d’un mythe en passe de concrétisation.
Là-bas, la réalité se dévoile à elle. Brazzaville et Kinshasa sont les lieux de luttes claniques et le pays est au bord de la guerre civile tandis que les milices s’organisent et que le nom de Mandela se répand.
Dès son arrivée, la maison qui devait les accueillir est incendiée. Après quelques semaines à l’hôtel où Julia prend contact avec le Congo, vient le jour de son installation dans leur maison située près des rives du Djoué.
Momentanément préservée du tumulte politique, Julia apprivoise une vie nouvelle entre mangroves et terres difficilement cultivables. Loin des flots de la Loire, elle découvre la rivière, ses îlots sauvages, sa lumière, ses pirogues, la tiédeur ambrée des eaux, les courants indomptés ainsi que la mangrove. Elle lie de nouvelles et sincères amitiés, participe aux épreuves intimes de ce nouvel entourage.
Mais l’homme du fleuve qu’est Pierre, sur ces terres-ci, affiche un autre visage. Julia découvre qu’il navigue en eaux troubles, s’adonne au trafic de marchandises et à la contrebande. Son passé amoureux se révèle un danger car la femme-léopard qui rôde toujours autour de lui se venge.
Le Mu-Ghindo persiste à hanter Julia et prend enfin une forme vivante en la personne de Phileo, gardien du temple de l’écrivain que devient peu à peu Julia. Il est son protecteur et guide sur les chemins hostiles tout comme sur les sentiers des bords de la rivière, lui enseigne le Congo. C’est lui qui montrera à Julia le lieu secret d’un gisement d’argile…
Parmi les amis de Pierre, un homme attire particulièrement Julia. Garrett, l’homme des préludes et des fugues. À l’amour de celui-ci, Julia puisera le courage de son émancipation. Or, du courage, il va lui en falloir pour traverser les drames qui la guettent…
Mon appréciation :
Sur vingt-deux chapitres, Sybille de Bollardière livre dans ce roman des images d’ « Une femme d’argile » passionnée et vibrante sur laquelle les événements semblent glisser.
La question délicate de la politique n’est pas occultée par l'auteur mais œuvre en arrière-fond dans l’existence de ses personnages. Son écriture est à la fois peinture et poésie. Sous sa plume, des paysages envoûtants prennent une forme réelle dans l’imaginaire de son lecteur.
Je n’ai cependant pas compris la nécessité du premier chapitre traitant de l’agonie d’une scolopendre pour laquelle je n'ai pas trouvé de lien réel avec l’histoire. Peut-être sa morsure ? Car ce roman est un doux poison ! Le Mu-Ghindo a entamé en moi son processus de fascination et celui-ci ne semble pas s’éteindre malgré d’autres lectures ultérieures. A mon humble sens, c'est lorsque l'empreinte demeure longtemps après avoir fermé un livre qu'il est légitime de dire qu'un auteur a réussi à vous subjuguer.
Je vous invite maintenant à aller découvrir et suivre le blog de Sybille de Bollardière.