La rêveuse
Il te hurle d’être réaliste, moins rêveuse.
Tu l’écoutes juger ta façon d’être heureuse
En te niant le droit au merveilleux,
Sans trouver en lui autre chose de mieux.
Au fond, c’est lui qui est à plaindre
En train de s’oppresser, de s’éteindre,
À tenter ainsi de hisser son estime
En marchant sur tout ce qu’il brime.
Alors tu te promets de persévérer
De consolider et même révérer
Ta plus grande utopie et puis de l’habiter
Pour qu’un jour il puisse à son tour s’y abriter.
Rien de grand en ce monde ne se fait sans illusions
Et pour que l’illusion devienne réalité
Il faut bien qu’elle naisse de l’imagination
Bleutée, rejetée et butée d’un rêveur hanté.
Il te dit que les rêves font stagner.
Tu regardes l’avion qui vient de décoller,
Ton téléphone chantonner, un pont se soulever,
Assis sur son manège, l’enfant tournoyer.
Tu souris aux étincelles de bambou,
Aux souches de champignons, au caoutchouc,
Aux théâtres d’images, au sucre d’érable,
Aux robes de princesses, au verre né du sable.
20/12/2011