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L'auteure

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En France...

 





Poésie, chanson, échanges épistolaires, théâtre, nouvelles, roman.....
L'expression écrite a-t-elle véritablement un sens ? Quelle est sa quête ?
Et la mienne, quelle est-elle, à suivre ainsi ce fil qui se déroule sur la lisière de mes rêves ?
Si je n'ai pas trouvé la réponse ni à la seconde ni à la troisième de ces interrogations, concernant la première, en expérimentant les genres cités, j'ai néanmoins repoussé mes limites, exploré ma liberté, reconnu mes barrières, plongé dans mes propres zones d'ombre, apprivoisé mes doutes, rencontré des visages, aimé des êtres uniques, anticipé sur des événements personnels, bousculé mes préjugés, consolé des chagrins, croisé des personnages pour certains retournés au néant, pour d'autres si fascinants qu'ils manquèrent de m'aveugler au point de déplorer de revenir à la substantielle réalité.

 

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28 novembre 2007 3 28 /11 /novembre /2007 21:34
Portrait de l’écrivain en animal domestique – Lydie SALVAYRE – Seuil – Roman – 235 p
 
 

 
4e de couverture : « Tout oppose, a priori, l’écrivain et le businessman. L’un incarne (ou le croit) la soif d’absolu, le goût de l’inutile, l’esprit de révolte. L’autre, la brutalité affairiste, l’accumulation avide et le désir violent de dominer.
 
Qu’advient-il lorsque l’un se met au service de l’autre ? Lorsque l’écrivain accepte d’écrire la biographie, forcément élogieuse, du businessman ? Quelles fascinations s’exercent ? Quelles complicités se lient ? De quelles abdications se paient-elles ? Jusqu’où et jusqu’à quand peut-on, sans se renier, se compromettre ?
 
Ces questions sont vieilles comme le monde et pressantes comme jamais. Lydie Salvayre les examine avec un regard dont la gravité, la malice et l’irrévérence n’épargnent ni l’un ni l’autre des deux protagonistes. »
 
 
Mon appréciation : un magnat du hamburger imbu de sa personne et une écrivaine naïve (en apparence) ! À l’opposé l’un de l’autre, leurs univers ne se ressemblent guère…
Il est détestable, grossier, néanmoins le personnage la fascine. Lui ou son univers luxueux tellement tentant et en contraste avec sa « vie commune, je veux dire terne, je veux dire chiche (les revenues d’un écrivain étant, pour le moins, incertains, si j’en crois mon expérience), je veux dire paperassière, je veux dire merdeuse à souhait et aux longues heures passées à rêver d’un destin plus glamour » ? Elle se trouve lâche de ne pas oser lui dire en face ce qu’elle pense tout bas de sa goujaterie, de ses propos insultants et égocentriques. Comment donc, prise entre de tels sentiments, rester fidèle à ses idéaux tout en honorant le contrat pour lequel il l’a rétribue : écrire un nouvel évangile entièrement dédié à la personne de Tobold, lui qui rencontre les personnalités les plus en vue, lui qui nourrit l’humanité de sa « frite eucharistique » ( !), lui qui met le monde à sa botte, lui qui dévoile sans scrupule à la narratrice sa gestion de la chaîne du hamburger et sa conception évangélique du système du libre marché (sa religion à lui !) ?
« C’est noté ? » ne cesse-t-il de lui scander comme il ordonne à son chien (Dow Jones), bien mieux traité que certains humains de son entourage.
 
Ce livre est d’un humour caustique délectable. L’écriture est brillante et ose cette difficile conjugaison de l’imparfait du subjonctif pour conduire à un seul impératif : le plaisir de lire !
 
Quel talent, Lydie SALVAYRE prête-t-elle à son héroïne quand, dans ses retranscriptions, elle enjolive avec une facilité déconcertante les propos bruts et révoltants de ce Tobold dont on guette sans pitié la faille, la chute !
 
Pour lire un extrait : http://www.editionsduseuil.fr
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commentaires

V
Lisant cet article, je me mets à penser à Julia Roberts dans le rôle de l'écrivaine, malicieuse et impertinente et en même temps si fragile...on sent effectivement beaucoup d'humour et de vie dans les extraits offerts, le jeu des contraire...
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M
Oui, on pourrait tirer un film de ce livre en effet. Ce qui est fascinant pour moi dans ce livre c'est ce qui se déroule et se dit devant l'écrivaine et la manière dont elle parvient à le retranscrire pour rester fidèle à un contrat alors que ses sentiments intérieurs sont tournés vers l'envie de plaquer cette mission non conforme à ses idéaux.
F
Même si ton enthousiasme donne envie de lire ce livre, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que le style de ce roman est trop confus, maniéré et je ne pense pas que je l'apprécierai à sa juste valeur !
Répondre
M
Je ne l'ai pas trouvé maniéré. C'est un style très vivant, je trouve.