(image vue sur : http://www.mandarinablog.com/index.php?m=200507)
N’ayons pas peur des mots !
Vous êtes-vous déjà demandé d’où provenait cette expression ?
Moi non ! Mais, je la déchiffre à l’instant sur le blog d’une future écrivaine qui s’ignore encore. Et tout à coup, bien que je l’aie mille fois entendue (l’expression !), celle-ci me saute au visage. L’expression, pas l’écrivaine ! Pas encore l’écrivaine, je veux dire. Peut-être qu’elle le fera quand elle aura lu cet article. Mais si c’était le cas, je vous informerais car elle mérite d’être épinglée. Au tableau d’honneur des enragés de l’écriture. C’est comme ça que je l’ai trouvée d’ailleurs. Et pourtant, ce n’était pas gagné. J’aurais cherché une aiguille dans une botte de foin, c’était kif-kif ! Cette fille, certains jours, m’énerve carrément. Elle vous raconte des histoires à vous faire veiller tard et avec une facilité déconcertante ! Le pire c’est qu’elle fait ça en l’écrivant sur un coin de table dans son restaurant quand elle n’a pas trop de clients. Doit y avoir une ambiance spéciale là-bas !
Je ne comprends même pas d’ailleurs pourquoi elle n’a pas assez de clients. Il suffirait qu’elle raconte tous les soirs à un moment stratégique ses fameuses histoires… et ça se saurait dans tout Paris que dans ce restaurant, non seulement on mange bien, mais en plus on vous en conte… Et cela lui faciliterait les comptes. Au lieu de cela, elle annonce qu’elle va devoir fermer son restaurant. Tout de même, je trouve cela attristant. Enfin, elle finira peut-être par se scotcher à son ordinateur et par écrire son bouquin. Avec son expérience de la vie, elle a de quoi faire ! Je lui souhaite en tous cas de réussir quoi qu’elle fasse. C’est une chic fille. Elle le mérite.
Bon, où en étais-je ? Ah oui ! N’ayons pas peur des mots, donc !
Je réalise tout à coup que c’est, ma foi, vrai qu’on peut avoir peur des mots. Combien sommes-nous à taire des mots que nous aimerions pourtant exprimer ? Allez ! Avouez ! En tous cas, moi, j’avoue, je ne dis pas tout… Je me censure ! Ce n’est pas la peur des mots qui me fait taire, mais bien d’autres choses, comme la pudeur, le respect d’une volonté de silence de l’autre, l’appréhension de l’autre parfois, la crainte de paraître ridicule, naïve, etc. Bon mais tout ça est bien loin de la peur des mots.
Aussi, suis-je finalement étonnée de constater qu’il y a réellement des personnes qui ressentent une profonde peur des mots.
Alors, qui a peur des mots ? Y a-t-il une population type ? Un échantillonnage spécifique qui puisse illustrer cette expression ? La question est importante ! Prenons le temps d’y réfléchir.
Voyons. Le premier qui me vient à l’esprit, c’est le matheux. Lui, les mots, pas vraiment son truc. Il relève, il mesure, il calcule, il multiplie, il divise, il totalise, il statistique, il dénombre, il inventorie, il facture, et bien qu’il utilise les probabilités il n’est pas adepte du probabilisme (doctrine selon laquelle on peut suivre l’opinion la moins sûre, si elle est probable)… Comme il n’aime pas les mots, la plupart du temps, il schématise ! L’essentiel est de se faire comprendre, de toute manière. D’une manière ou d’une autre, du moins.
Qui d’autre a peur des mots ? Ah, oui, le gaffeur ! C’est évident. Lui, les mots lui jouent des tours. Il en prend un pour un autre, parfois il se sert de sa gaffe comme d’une perche pour accrocher le poisson (pour ceux qui ici ne pigent pas, et parce que je ne vais tout de même pas tout vous mâcher, voyez votre Petit Robert, comme je viens de le faire, du reste…). Donc, le gaffeur, doit faire gaffe à ne pas en faire… Il se sent tellement craintif de mettre les pieds dans le plat, qu’il préfère se taire à la longue et il finit par être habité d’une phobie des mots. OK ! Mais ça se soigne les phobies, non ? Et puis, les gaffes quand on les fait, on en apprend sur elles. Pour sûr qu’ensuite on ne les réitèrera plus. Donc, le gaffeur est guérissable ! C’est une bonne nouvelle tout de même, non ?
Qui d’autre a peur des mots ?
À présent, la question me taraude !
Si quelqu’un a une idée qu’il m’en fasse part. Qu’il ne craigne pas de m’en parler, de m’écrire, de me SMSser ou de me télépathiser !
Je vous l’avais bien dit que cette fille n’énervait parfois ! Je ne vais plus avoir l’esprit tranquille maintenant tant que je n’aurai pas résolu cette question que son affirmation a éveillé en mon esprit, semant le trouble à ma sereine hibernation créative.
Cela va être pareil que cette stupide question que je me suis posée à moi-même et dont je n’ai toujours pas trouvé la réponse : où vont dormir les mouettes le soir ? Mais, non, ne croyez pas que je devienne folle ! Vous savez, J. D. SALINGER, dans L’Attrape-cœur, se posait une question un peu similaire à propos de canards en hiver… A croire que les volatiles quand ils se volatilisent nous laissent des questions existentielles comme ils oublieraient une plume derrière eux !
Bonne soirée tout de même à tous ! Bise à toi, Lib !
Je m'en vais méditer !
Qui a peur des mots ?
Qui a peur des mots ?
Qui a peur des maux ?