- Première partie : un plus un plus un
- Deuxième partie : deux plus un
- Troisième partie : trois
Mais quel est donc ce décompte étrange ?
A travers 24 chapitres, évoluent trois personnages atypiques, dont les personnalités se placent aux antipodes les unes des autres, sans apparent trait commun :
Melle B.
Morne, éteinte, sans but, échappant volontairement au regard des autres, elle se livre à de névrotiques répétitions de tables de multiplication pour conjurer ses crises de panique. Privée d'amour parental depuis sa naissance, en proie à des angoisses sclérosantes, n'a vu qu'une seule fois la couleur du bonheur...
Giacomo
Clown aux cheveux argentés, trop vieux pour parler d'amour à Ismaëla, mais d'une générosité aussi fine que son empathie. De son enfance à ses jours en déclin, sans descendance, il invente des symphonies de senteurs pour inviter les spectateurs à renouer avec l'émotion de leurs sens.
Le môme
C'est sur une décharge qu'il a grandi. Seul, sans lien humain pendant longtemps, c'est un chien qui l'ouvrira à une première communication. L'enfant ne parle pas, il aboie.
Mais un jour, le chien revient le ventre en sang.
Le môme a appris le langage des couleurs. Le jaune lui procure bonheur. Le rouge est la couleur de la douleur ; celle ressentie à la disparition de son unique compagnon.
Il crée sans le savoir. Une sortie de la décharge le précipitera vers un monde hostile dont il refuse de rester prisonnier en s'adonnant toujours avec plus de frénésie à la composition picturale.
La lente et progressive rencontre de ces destinées est tout l'art de Tatiana ARFEL.
Approfondissant la logique et la personnalité de chacun de ces êtres, elle déploie son talent dans des descriptions d'une subtilité fascinante, dresse une toile d'une remarquable humanité. Le style est prometteur malgré quelques longueurs, aisément pardonnables tant l'intérêt reste cependant maintenu jusqu'aux dernières pages.
Une jolie prouesse que ce rapprochement orchestré avec une dextérité peu habituelle dans un premier roman.