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L'auteure

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En France...

 





Poésie, chanson, échanges épistolaires, théâtre, nouvelles, roman.....
L'expression écrite a-t-elle véritablement un sens ? Quelle est sa quête ?
Et la mienne, quelle est-elle, à suivre ainsi ce fil qui se déroule sur la lisière de mes rêves ?
Si je n'ai pas trouvé la réponse ni à la seconde ni à la troisième de ces interrogations, concernant la première, en expérimentant les genres cités, j'ai néanmoins repoussé mes limites, exploré ma liberté, reconnu mes barrières, plongé dans mes propres zones d'ombre, apprivoisé mes doutes, rencontré des visages, aimé des êtres uniques, anticipé sur des événements personnels, bousculé mes préjugés, consolé des chagrins, croisé des personnages pour certains retournés au néant, pour d'autres si fascinants qu'ils manquèrent de m'aveugler au point de déplorer de revenir à la substantielle réalité.

 

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22 février 2009 7 22 /02 /février /2009 11:07
A l'occasion de la sortie de son livre "de A à X" (roman épistolaire constitué de lettres d'une femme dénommée A écrivant à son amant dénommé X emprisonné à vie) paru aux Editions de l'Olivier, FRANCE 5, dans son émission "La Grande Librairie", recevait John BERGER le 19/02/2009 (l'émission est retransmise sur Internet à l'adresse suivante : http://www.france5.fr/la-grande-librairie/index.php?page=article&numsite=1403&id_article=7658&id_rubrique=1406).
Si vous n'allez pas de temps, faites glisser le curseur de la vidéo à 16'50 pour vous arrêter uniquement sur la présentation liée à cet auteur. Elle vaut la peine de s'y arrêter, c'est un quart d'heure constructif !

Présentation de l'auteur (source le site de l'émission : )
John Berger est l’homme de tous les talents.
Né à Londres en 1926, il vit en France depuis les années 70.
Après avoir servi dans l’armée anglaise de 1944 à 1945, il étudie le dessin à Londres, puis l’enseigne de 1948 à 1955. Ses œuvres sont exposées. Dès 1952, il passe à l’écrit : critique d’art reconnu, essayiste avec le photographe Jean Mohr, scénariste de La Salamandre, en 1971, avec Alain Tanner, auteur de théâtre avec Nella Bielski...
Avec Qui va là ?, en 1996, il signe son premier roman aux éditions de l’Olivier, qui publient toute son œuvre romanesque : Photocopies (1999) ; G (2002) ; D’ici là (2007)... Romancier des mutations du monde, John Berger explore les thèmes de l’exil, les migrations et les déplacements de populations.


En l'écoutant répondre aux questions de François BUSNEL, animateur de l'émission, j'ai relevé plusieurs réflexions majeures, qui m'ont donné l'idée de créer sur ce blog une nouvelle rubrique que j'appellerai tout simplement "Ils ont dit...". J'y viendrais de temps en temps, au fil de ce que j'entends ou lis, déposer des phrases ou pensées interpellantes.

JOHN BERGER a ce don d'interpeler.
Il base son travail d'écrivain sur l'écoute :
"Ecouter les autres, c'est quelque chose livré par la vie".
Amenant sur le plateau de l'émission une sandale très usée, il explique comment lui-même construit ses livres :
"...imagine... cette sandale est dans un placard, comme ça... C'est une sandale d'homme, avec lequel tu es très intime. Oui ? Tu la prends.
- Je te tutoie parce qu'on tutoie toujours le lecteur ou la lectrice. -
Tu la prends. Et tu assembles le pied. Et le mollet. Et le genou. Et la hanche. Et le menton. Et les dents. Et ça... représente une absence. C'est pas une absence d'un mort. Parce qu'après le deuil, après la mort, dans un sens un mort qui décroche est un petit peu partout. Mais lui... qui portait cette sandale est ailleurs. Pas partout. Ailleurs. Possiblement ça peut-être vous... Donc c'est un livre qui essaie de raconter cette absence. En même temps, ce n'est pas perceptible. Parce que cette absence est liée avec une lutte. Une lutte pour un monde plus juste. Un monde qui est jugé par les autres polarités que les perdants et les gagnants....
"

"La vie est une histoire en train de se raconter" fait-il dire à l'un de ses personnages du livre tandis que celle qu'il vient de raconter déjà a captivé l'auditoire.
Pour éclaircir cette phrase, John BERGER explique sur le plateau : "Nous voyons nos vies tout le temps comme une histoire qui est en train d'être racontée... et avec l'attente, il y a la reconnaissance de cette vie. Et souvent ça n'est pas le cas"...

"Entre l'espoir et l'attente, quelle est la différence ?" l'interpelle l'animateur.
"L'attente appartient au corps et l'espoir vient de l'âme ou de l'imagination. Tous deux se parlent, s'excitent, se consolent, mais leurs rêves diffèrent".

Dans la bouche de Aida, le personnage féminin de ce livre, il pose une interrogation : "Comment un renoncement devient-il un don pour celui qui renonce ? Si nous comprenions cela, nous n'aurions plus peur."
François BUSNEL prie l'auteur de répondre à cette question :
"Je crois que ça à voir avec la réceptivité.... Pour déposer l'acte de possession... et quand vous refusez de posséder quelque chose, cette chose s'ouvre, arrête d'être opaque et à ce moment on reçoit quelque chose"...



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commentaires

V
Comment ne pas y être...Comme on se laisse flottercorps existant et cependant portécorps présent mais sans lourdeurécoute attentive mais silencieuseécoute empathique mais qui ne souffre pastout est question de distance et de connaissance de ses propres mécanismes de transfert-contre transfertmais en écoute ( je parle de 'lécoute des malades, puisque c'est la seule que je connaisse, je ne suis aps psy de métier, juste accompagnante en USP) nous sommes supervisés. c'est à dire que si une rencontre nous a fait du mal d'une manière ou d'une autre, c'est que nous avons perdu cette distance qui n'étouffe pas l'autre et libère sa parole tout en nous laissant libres.
Répondre
<br /> <br /> Acte généreux de part, Viviane, de revenir répondre à mon questionnement en témoignant de ton vécu. Merci beaucoup de ce que tu donnes ici.<br /> <br /> Cette notion de "distance" qui permet à l'écoutant de se préserver ne cesse de m'interpeller dans tous les témoignages que j'ai lus de toi au sujet de ce type d'écoute.<br /> <br /> <br /> <br />
V
Il y a quelque chose de profondément religieux au sens étymologique dans les extraits que tu as choisis et ils me touchent en deux lieux précis."Ecouter les autres, c'est quelque chose livré par la vieoui, on n'échappe pas à cette destinée là, comment elle se livre et en quelles circonstances? je crois que la vie forge effectivement en nous cette aptitude à l'écoute. Par les coups qu'elle donne de manière répétée, la vie incline peut-être l'être humain à chercher à entendre les raisons du malheur qui le frappe,  puis lorsque vient le temps adulte, à entendre puis écouter ( je fais cette distinction car dans entendre il y a comprendre, donc essayer de posséder un peu l'autre, écouter, c'est juste être là,  jusqu'à ne pas y être) Et puis: Comment un renoncement devient-il un don pour celui qui renonce ? Si nous comprenions cela, nous n'aurions plus peur.je vois cela un peu comme une redistribution de l'énergie. ce à quoi on renonce est donné ailleurs...Et c'est ce savoir là qui doit, en effet éloigner la peur de la perte.Nous savons que ce que nous perdons ( en y renonçant) reste vivant chez quelqu'un. Merci de ce bel article Marianne et pardonne le retard à venir lire, j'ai eu un travail fou toute la semaine, mais tu sais que en pensée suis là.
Répondre
<br /> <br /> De la même manière que ces phrases ont retenti en moi, elles l'ont fait en toi !<br /> John BERGER dans sa réponse portant sur le thème du renoncement a apporté une forme d'encouragement à ceux qui seraient en pleine oeuvre de renoncement.<br /> La question que moi je poserai après cela à l'écrivain est : "le renoncement est-il un acte de volonté ou un lent glissement vers un état intérieur ?"<br /> <br /> <br /> L'écoutante que tu es, a pris le temps de témoigner ici et j'espère avoir bien reçu que :<br /> 1- il y a une différence entre entendre et écouter<br /> 2- entendre est comprendre, mais comprendre n'est pas posséder l'autre<br /> 3- "écouter, c'est juste être là,  jusqu'à ne pas y être"<br />    <br /> J'aurais besoin de t'entendre sur cela : comment "ne pas y être" ?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />